mercredi 27 août 2025

Autour de Dalmazzi

Cette semaine à l'ENSA, nous avons nos élèves d'application, plus souvent appelés "cobayes", qui peuvent profiter des compétences des guides en formation, sous l’œil d'un formateur évaluateur. Nous avons passé trois jours au refuge de Dalmazzi où l'accueil est toujours très agréable. Une voie d'escalade en arrivant (Cris-Tal) puis la voie des Chamois Volants à l'Aiguille Rouge du Triolet mardi et enfin la traversée des Jumeaux du Triolet aujourd'hui. Du bon temps, sur un versant du massif un peu moins fréquenté qu'ailleurs






lundi 25 août 2025

Pendant ce temps

Lettre d'une étudiante palestinienne de Gaza City, publiée par Al-Jazeera puis dans Courrier International le 20 août 2025

À ceux qui ne sont pas encore tombés dans l’indifférence, ceci est peut-être la dernière lettre que j’écris depuis la ville de Gaza.
Nous attendons “l’ordre d’évacuation”officiel d’Israël d’un moment à l’autre. Ma chère ville, Gaza, est sur le point de passer sous occupation militaire complète par l’armée israélienne. Leur objectif est de nous forcer à tous quitter nos maisons pour vivre sous des tentes dans le sud de la bande de Gaza.
Nous ne savons pas ce qui va arriver à ceux qui refuseront. Nous vivons peut-être nos derniers jours dans la ville de Gaza.

Depuis le début de la guerre, nous entendons qu’Israël veut occuper notre ville et s’en emparer pour en faire une colonie. Au début, nous refusions d’y croire : nous pensions que ce genre d’information relevait de la guerre psychologique. Après tout, nous avions déjà reçu des ordres d’évacuer par le passé et nous avions toujours pu retourner chez nous, même si c’était pour retrouver nos maisons en ruine.
Le 13 octobre, juste après le début de la guerre, les soldats israéliens ont dit à tous les habitants du nord de la bande Gaza, y compris de la ville de Gaza, de partir vers le sud. Ces ordres se sont accompagnés de bombardements incessants. Certains jours, des centaines de personnes étaient tuées. Au final, des centaines de milliers d’habitants se sont enfuis vers le sud.
Pas nous. Mon père refusait de quitter notre maison, alors nous sommes tous restés. Pendant des mois, nous avons vécu dans une peur et des souffrances indicibles. Nous avons assisté à la destruction de tout notre quartier. 

Puis les Israéliens ont scindé le nord et le sud. L’aide n’est plus parvenue jusqu’au nord. Entre janvier et avril 2024, nous avons vécu les journées les plus harassantes de cette guerre. Nous n’avions plus rien à manger. Nous passions nos journées à chercher comment apaiser notre faim. Certains jours, nous n’avions d’autre choix que de manger de la nourriture pour animaux.
En janvier dernier, au moment du cessez-le-feu, les gens ont été autorisés à retourner dans le nord de la bande de Gaza. Tout le monde était très ému, ce qui montre bien à quel point les Palestiniens sont attachés à leur terre.
Cette fois, l’ambiance est bien différente. La menace d’une occupation permanente, la perte définitive de notre terre, est bien réelle.

“Pour préparer le transfert de civils de la zone des combats vers le sud… les livraisons d’un grand nombre de tentes et autres équipements d’hébergement d’urgence seront autorisés à entrer [à Gaza]”, a publié sur Facebook le porte-parole [arabophone] de l’armée israélienne, Avichay Adraee.
Partout à Gaza, les habitants ont accueilli cette annonce le cœur lourd. Les questions se pressaient sur toutes les lèvres et restaient souvent sans réponses : Où allons-nous aller ? Quand cela va-t-il commencer ? Quelqu’un va-t-il intervenir pour arrêter cette catastrophe ?
Les gens n’en peuvent plus. Ils sont accablés sur tous les plans : émotionnel, mental, physique et financier. Ils sont à bout.
Depuis que ma famille et moi avons appris la nouvelle, nous sommes frappés de stupeur et, surtout, nous avons peur.

Quand j’ai vu les images sur les réseaux sociaux, des tentes et des bâches livrées dans la ville de Gaza, mon cœur s’est arrêté de battre. L’idée de devoir passer ma vie coincée dans une tente m’épouvante. J’ai de grands rêves pour l’avenir : comment vont-ils rentrer dans une si petite tente ?
J’ai dit à mon père que je ne voulais pas vivre dans une tente. J’étais en larmes. Il m’a regardé, impuissant, et m’a dit : “Nous n’avons pas le choix. Il va falloir apprendre à vivre avec.”
Nous ne voulons pas partir, mais nous n’avons apparemment pas le choix. Nous ne voulons pas revivre les bombardements incessants. Avec cette nouvelle offensive, les Israéliens vont se montrer encore plus violents. Ce ne sera pas une expédition punitive, mais l’annihilation totale.
Sentant que leur ville va disparaître à jamais, les habitants passent leurs derniers jours sur place avec leurs familles. Ils partagent leur unique repas de la journée, ils se promènent dans leurs quartiers familiers, se prennent en photo devant les lieux liés à des souvenirs d’enfance, et gravent dans leur cœur tout ce qui risque d’être effacé.

J’écris ces mots assise dans un espace de coworking, où de nombreux étudiants et écrivains révisent et travaillent pour mieux conjurer leur peur. Ils s’accrochent à leurs routines dans l’espoir de trouver un semblant de normalité au milieu de ce chaos épouvantable.
Les gens de Gaza aiment la vie, même quand vivre se résume à survivre avec le minimum. Même dans les moments les plus sombres, nous trouvons toujours un moyen de garder espoir, de rester joyeux et même d’être heureux.
Je veux rester optimiste, mais je suis aussi terrifiée. J’ai peur non seulement des bombes, des déplacements forcés, de la vie en tente et de l’exil. Mais surtout j’ai peur d’être coupée du monde, d’être réduite au silence. Cela me glace le sang.

J’ai l’impression que c’est un camp de concentration que nous prépare Israël dans le Sud, un lieu où nous serons coupés du monde, où personne ne pourra plus nous entendre, où nous disparaîtrons.
Je ne sais pas combien de temps encore mes paroles pourront atteindre le monde extérieur, alors je veux saisir cette occasion pour lancer un appel.

Ne m’oubliez pas, moi, Sara Awad, une étudiante palestinienne dont le plus grand rêve est de terminer son diplôme en littérature anglaise et de devenir journaliste.
N’oubliez pas le peuple de Gaza et ses 2 millions d’habitants, leurs histoires d’amour, leurs peines et leur persévérance.
N’oubliez pas ma ville, Gaza, cette métropole chargée d’histoire, de culture et d’amour.
N’oubliez pas que nous avons résisté farouchement et que nous nous sommes accrochés à nos maisons et à notre terre, alors même que le monde entier nous avait abandonnés.

Sara Awad 

Halte au massacre, à l'impunité et à l'indifférence

 


 

samedi 23 août 2025

Voie Lelia à la Seconde Tour de Sella

Ça n'a vraiment pas été la semaine du siècle dans les Dolomites, beaucoup de pluie, du temps à tourner en rond et aussi heureusement à grimper à l'abri des gouttes sur un bout de falaise. Hier vendredi avant de rentrer on a quand même pu faire le voie Lelia (ou Dièdre Nord) sur le Seconde Tour de Sella, une belle voie historique qui, comme beaucoup d'entre elles dans cette région, laisse songeur quand on pense à la date d'ouverture (1936) au regard des difficultés





mardi 19 août 2025

Voie Pichl au Sassolungo dans les Dolomites

Petit pèlerinage annuel aux Dolomites, dans le cadre de l'ENSA, avec le stage de guides. Toujours heureux de retrouver ce massif, même si l'autoroute pour arriver ici est chaque année plus congestionné et que ces Dolomites du nord ressemblent de plus en plus à un énorme parc d'attraction destiné au (sur) tourisme de luxe. 
Pour profiter de cette belle météo du jour et apprivoiser le coin pour ce qui ne connaissaient pas, nous avons commencé par la voie Pichl au Sassolungo, qui est une des grosses montagnes du massif mais qui se fait moins que la Civetta ou la Marmolada par exemple. C'est une voie facile (ensemble de III et de IV) mais très homogène, sur du rocher de bonne qualité, avec une recherche d'itinéraire pas trop compliquée et haute de plus de 1000 m. Bravo à Philippe, Olivier et Rémi pour cette montée menée tambour battant et aussi pour cette longue descente typique des Dolomites, très intéressante pour revoir l'assurage en mouvement





dimanche 17 août 2025

Drapeau palestinien aux Drus

Installé samedi après-midi par des alpinistes inconnus. Enlevé dimanche à midi par les secouristes du PGHM


vendredi 15 août 2025

Escalade aux Crochues

Un peu d'escalade équipée vers la Tour des Crochues pour finir la "semaine montagne" du probatoire. Bravo à Quentin, Valentin et Titouan


 

jeudi 14 août 2025

Escalade au Pilier Rouge de Blaitière

Il fallait se mettre au frais aujourd'hui et grimper à l'ombre. Dans ce cas, la face ouest de l'Aiguille de Blaitière est toujours une valeur sûre. Parcours avec Quentin, Valentin et Titouan de la jolie voie historique Crook-Penning, qui vaut la peine parmi la multitude d'itinéraires du secteur




mercredi 13 août 2025

Traversée des Grandes Jorasses

Voilà une seconde partie de saison à l'Ensa à Chamonix qui commence bien, avec la traversée des Grandes Jorasses hier. Des photos et un résumé sur mon site en cliquant ici




vendredi 8 août 2025

Éperon Nord de la Pique Longue au Vignemale

Une belle ascension hier avec Thomas, l'Éperon Nord de la Pique Longue au Vignemale, que je n'avais pas eu l'occasion de refaire depuis une ascension seul en hiver il y a 32 ans. Ma parole le temps passe vraiment vite. Nous nous sommes régalés et on trouvera quelques photos sur mon site en cliquant ici



Évolution du glacier des Oulètes

 Deux photos de la rive droite du glacier des Oulètes prises à 15 jours d'intervalles...


mercredi 6 août 2025

Séjour à Gavarnie

Deux belles journées à Gavarnie en commençant par la face nord de la Tour du Marboré avec Adrien lundi, puis l'arête Nord-Ouest du Petit Astazou mardi avec Michel.
Photos de la Tour Marboré en cliquant ici 
Photos du Petit Astazou en cliquant ici 

 


samedi 2 août 2025

Grand Pic d'Espade

Une petite "Réunion Syndicale" hier au Pic d'Espade, avec Pierre pour le second de nos habituels rendez-vous estivaux. Quel beau granite, merci aux ouvreurs !




mardi 29 juillet 2025

Au-desssus des nuages

 Journée pile au-dessus des nuages, aux Chemins du Dharma, avec Pierre



dimanche 27 juillet 2025

Pène Sarrière

 Belle ambiance aujourd'hui au Pène Sarrière...





samedi 26 juillet 2025

Petite incursion aragonaise

Merci à Juliette et Alexandre pour ce petit tour à la Peña Ruaba et à Riglos, au bénéfice du petit coup de frais sur les Pyrénées...

 






mardi 22 juillet 2025

Face Nord Classique de la Pique Longue

Merci à Jérémy pour cette face nord où je n'avais pas été depuis un petit moment, mais je me souvenais quand même à peu près de chaque piton et surtout comment faire. Il y avait 8 cordées candidates aux aurores ce matin...



dimanche 20 juillet 2025

Pétition Loi Duplomb

Cette pétition à signer sur le site de l'Assemblée Nationale a atteint en quelques jours 500 000 signatures et impose ainsi l'ouverture d'un nouveau débat parlementaire sur la Loi Duplomb à la rentrée. Entre hier midi et ce soir, elle a recueilli 500 000 signatures supplémentaires, atteignant le million.
Son thème, un retour en arrière environnemental totalement anachronique, avec une loi passée à la va-vite sous la pression des lobbys de l'industrie agro-alimentaire et de la FNSEA, mérite un raz-de-marrée citoyen.
Ne serait-ce que pour signifier à ce gouvernement illégitime (illégitime car les ministres en place ne représentent en rien le résultat des élections législatives de juin 2024), que toute la population n'est pas encore anesthésiée par la bollosphère et autres médias mainstream appartenant aux milliardaires.

Les enjeux de cette loi expliqués sur le site de Reporterre
La pétition à signer ici sur le site de l'Assemblée Nationale

Je leur souhaite d'en faire bon usage, même si je me doute d'où elle va finir après quelques blablas de circonstance pour tenter de nous endormir encore. Ou vont-ils de nouveau oser nous traiter d'Amish, comme le pervers narcissique qui nous sert de président l'avait fait en 2020 pour qualifier certaines propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat ?



vendredi 11 juillet 2025

Stage "Devenir autonome en alpinisme estival" des 26 et 27 juillet

Avec pas mal de demandes, je peux dédoubler le stage "Devenir autonome en alpinisme estival" des 26 et 27 juillet, qui se ferait ainsi à 2 guides... Il reste à présent 2 places. Tous les détails ici. On peut me contacter par mail. À bientôt

dimanche 6 juillet 2025

Sur les Aiguilles de Chamonix

Quand le beau temps est là on a toujours envie d'en profiter, surtout en habitant loin et que de belles opportunités de courses encore non gravies se présentent. La semaine dernière (du 23 juin) avait lieu le stage estival aspirant-guide et mes stagiaires étaient Tom Borel, Théo Voitzwinkler et Zian Perrot Couttet, trois p'tits jeunes hyper sympas de l'âge de mon fils, ce qui n'a pas manqué de me rappeler que je commençais à faire partie des antiquités poussiéreuses de l'Ensa (j'y interviens depuis 2002). Par contre, ça tombait bien car nous étions aussi motivés les uns que les autres pour se balader sur les grandes arêtes du massif. Le mardi, nous avons fait l'arête Nord-Ouest des Grands Charmoz, le mercredi la voie Seigneur aux Deux Aigles en continuant jusqu'à l'Aiguille du Midi et le vendredi l'Éperon des Cornichons en versant nord de l'Aiguille du Plan, en trouvant un nouveau départ plus sain que le départ original. Le samedi, pas encore rassasié, c'est avec Kaoli que je retourne là-haut, pour un non-stop sur l'arête République-Charmoz, jusqu'à trouver un bivouac 5 étoiles proche du sommet. J'ai fait un compte-rendu en image de chacune de ces ascensions sur mon site...




dimanche 22 juin 2025

George Orwell

Citations de George Orwell (1903 - 1950) :

"Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l'accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l'apparence de la solidarité à un simple courant d'air"

"Dans des temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire"

"La guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force"

"Le mot "guerre" lui-même, est devenu erroné. Il serait probablement plus exact de dire qu'en devenant continue, la guerre a cessé d'exister. La guerre, c'est la paix"