C'est un plan B qui s'est transformé en plan A pour diverses raisons hier matin et qui nous a bien occupé avec Erwann, Christophe et Franck. Comme quelques arêtes du massif du Mont Blanc délaissées ou énigmatiques, celle-ci m'attirait depuis longtemps. Elle nait dans les séracs du Glacier du Géant et remonte sur presque deux kilomètres jusqu'à la Dent du Géant.
Nous partions pour la gravir depuis la Pointe Yeld jusqu'au sommet, une course jolie et pas très difficile, qui avait déjà été faîte une fois en stage dans le cadre de la formation des guides. En approchant, la curiosité m'a incité à l'aborder depuis un peu plus loin, au niveau de la Noire et de ses clochers. C'était une bonne idée pour les vues spectaculaires dont nous avons joui et la brutale sauvagerie du coin.
En revanche, je crois que je n'avais encore jamais fréquenté une arête aussi détritique ! La première partie est étroite, acrobatique, inconfortable, tranchante, acérée et particulièrement instable... On a un peu l'impression de se retrouver dans des décombres qu'un tremblement de terre datant de la veille aurait fini de déglinguer et on se demande à quel moment le gendarme resté planté là miraculeusement sur le fil du ciel va finir par basculer avec la jolie sangle toute neuve que nous avons consciencieusement mis autour. Bref, on ne conseille pas trop cette traversée des Clochers de la Noire mais le reste est très sympa, d'ailleurs on y a trouvé une bouteille de génépi, que nous avons laissé, avis aux amateurs.