Quelle journée à Ansabère pour finir ce qui m'a semblé être un marathon d'escalades en parois ces deux dernières semaines. Un air de vacances flotte dans l'air. Gilbert lui rentre à Paris. Depuis Edelweiss et la Face Est du Doigt de Pombie, il a été faire des grosses sorties spéléo dans le Couserans et hier soir après l'Udapet, il se tâtait, et moi aussi, pour Ansabère. Une petite soirée chez François, à Lescun, quatres conneries plus tard, on met le réveil, il est infatigable ce type. On avait déjà fait le Spigolo et le Dièdre Nord-Est ensemble et il lui manquait la Face Est de la Grande Aiguille. Ouais ouais, je sais comment ça fait, ça, pas fastoche à supporter. J'ai eu l'impression de passer la journée suspendus à la proue d'un navire avec des rafales comme en mer, mais pas trop fortes, on est pas marins non plus. Le relais au pied de la dernière longueur est "vista panoràmica". On a trouvé ça raide oui. Quelle audace encore ces ouvreurs en 1957, Patrice De Bellefon, Raymond Despiau, Claude Dufourmantelle et Jean Ravier toujours dans les bons coups. Moi j'aurais pas fait le malin, l'issue devait paraître bien incertaine. Aujourd'hui on a trouvé qu'on pouvait classer le pierrier d'approche en hors-catégorie, le socle vertigineux bien qu'intérieur tant ces parois à gauche impressionnent et après, il a fallu s'appliquer. C'était bien plus dur qu'en 1989 pour moi, les parois ont du se pencher avec le réchauffement climatique. On a eu un lever de soleil de dingue et on est rentré en marchant dans les feuilles, c'était magnifique. L'an prochain on fête les 50 ans d'alpinisme de Gilbert, il va falloir que je m'entraîne. Plus de photos en cliquant ici