Il me semble que ça fait longtemps qu'il n'y a pas eu un aussi beau mois de juin pour faire de la montagne dans les Alpes. Nous en avons donc bien profité avec Alexis, Benjamin et Joffrey, en formation aspirant-guide. D'abord par un petit tour à la voie Gervasutti à la Pointe Adophe Rey, une très belle voie historique avec de chouettes fissures au soleil et l'occasion de se dire une fois encore que ces aînés étaient des champions.
En soirée, nous descendons bivouaquer au Pavillon, gare intermédiaire du téléphérique du Skyway versant Courmayeur. Un bivouac 4 étoiles... sur la luxueuse terrasse du bar. Puis c'est un départ matinal pour faire l'arête sud et le traversée de l'Aiguille de la Brenva, bien belle et longue course aux nombreuses manips de corde, très formatrice, dans un paysage de dingue, face au versant Brenva du Mont Blanc.
Rentrés avec assez de temps pour reprendre le téléphérique, nous remontons au refuge Torino, lieu parfait pour boire une pression en terrasse face à l'arête de Peuterey avec les copains guides, ou pas, qu'on est toujours bien content de revoir. Le projet initial était de finir la semaine par l'arête Kuffner au Mont Maudit mais il semblait que tout le refuge était en partance pour cette course. Sûrement "the place to be" du moment. On met donc le clignotant vers une voie plus sauvage que j'aime beaucoup, l'arête nord de la Dent du Géant. C'est un endroit connu pour être froid, même en période de canicule. Ce matin-là, on a vite noté en sortant du refuge qu'il ne faisait pas du tout chaud et une bise du nord soutenue nous a accompagné tout au long d'une escalade sur le fil de cette dent pointue encore encombrée de neige, pas si simple à grimper du coup. Ça faisait bien longtemps qu'on avait pas tous été aussi frigorifié mais on est quand même rentré "en klaxonnant, le coude à la portière", contrôlés à la frontière par un policier suspicieux au départ puis gentil à la fin, finissant par nous dire qu'il prenait des cours du soir de djembé à la MJC à côté de l'ENSA et qu'il espérait ne pas trop nous déranger le soir, la veille d'ascensions. Tous bien heureux d'avoir encore la chance de vivre tout ça.
