Cet été en rentrant de la Meije, je suis passé en voiture par le col du Glandon versant Maurienne. Une route qui m'a paru magnifique et aussi rappelé mon ignorance de tous ces grands cols alpins dont on entend plus particulièrement parler lors du frénétique Tour de France. Ce beau Glandon m'a donné l'idée de consacrer une semaine à pédaler dans le coin en septembre avant de reprendre du service à l'ENSA à Chamonix. Parti avec comme première idée de faire une boucle en itinérance entre Tarentaise, Maurienne et Romanche, en mode léger comme j'aime, le prix des hébergements dans ces coins a un peu calmé mes ardeurs. En regardant plus précisément les cartes, je me suis dis qu'il y avait déjà de quoi pas mal s'occuper pendant quelques jours en Tarentaise uniquement, si, en collectionneur invétéré que je suis, je prenais les uns après les autres depuis le fond de la vallée tous les cols et montées en stations. De plus Kaoli m'a proposé de me prêter son camion pour me poser le soir, ce qui a fini de me décider pour cette option. Voici un résumé des ascensions effectuées (en aller-retour donc) de lundi à vendredi dernier :
Je ne connaissais presque pas le coin à part un peu la Grande Casse et le Grand Bec en alpinisme, honnêtement bien peu attiré par l'industrie hivernale de la glisse qui, comme je l'ai constaté avec tous les chantiers en cours à l'approche de la prochaine saison, continue son immuable extension. Toujours plus haut, toujours plus équipé, toujours plus destructeur et consommateur d'énergie, toujours plus destiné à une élite financière, avec des hôtels 5 étoiles en construction partout, qui seront fermés 8 mois par an, mais qu'importe, ou des résidences secondaires de luxe occupées une ou deux semaines à l'année. À vrai dire, c'est un sentiment d'écœurement et de décalage qui l'a emporté en accédant à certaines de ces usines à cash aux paysages sacrifiés.
Par contre, j'ai aimé les petits villages de vallée, le bar de Landry où j'avais pris mes habitudes pour la bière de récupération, le petit coin tranquille où je me posais le soir à Sangot, les nombreuses fontaines permettant de se ravitailler... Côté cyclisme, mentions spéciales pour les 28 épingles de la petite route déserte aux senteurs méditerranéennes entre Saint Marcel et Notre-Dame-du-Pré, pour la belle apparition de l'Aiguille des Glaciers en montant le Cormet de Roselend, pour la régularité et douceur de la pente au Petit Saint-Bernard qui permet de prendre un rythme sportif soutenu. J'ai fini par Tignes et l'Iseran mais sans partir de Bourg-Saint-Maurice car j'ai eu peur de la circulation sur cette grosse route d'accès à Val d'Isère, un peu échaudé par les autres montées en stations où tout le monde avait de l'air de conduire pressé, énervé ou en ayant besoin de montrer qu'il en a une plus grosse que les autres. Je n'ai pas regretté car ça m'a laissé le temps de descendre à Bonneval-sur-Arc et de remonter, profitant du contraste saisissant entre ces deux versants de la montagne et espérant bien que ce fond de la Haute Maurienne saura pour toujours préserver sa tranquillité.